Lettre pastorale des évêques catholiques du Burundi à l’occasion de l’ouverture de l’année jubilaire de 2025 ans de l’Eglise.

Dans une lettre pastorale lue au cours des messes du dimanche 15 décembre 2024 dans toutes les paroisses catholiques du Burundi, les évêques n’ont pas hésité d’émettre des inquiétudes.

Parmi les signaux d’inquiétudes, les évêques catholiques évoquent les défis politiques et socio-économiques entre autres un esprit des discrimination politique, la soif d’accaparer tout le pouvoir, la dilapidation du bien commun, la persistance de la culture d’impunité et d’une justice partiale, l’existence des pots-de-vin ou le militantisme au sein du parti au pouvoir comme préalables à l’embauche professionnelle au détriment des compétences, l’existence des cas des rapt des personnes et dont le sort et la destination demeurent inconnus, la paupérisation sans cesse croissante de la population, la flambée exponentielle des prix des produits de première nécessité à laquelle la population ne saurait faire face, etc.

Lire l’intégralité de la lettre ici:

-En Français_Message des Evêques_Dec_2024_Français

-En Kirundi_Message des Evêques_Kigarama_2024_Kirundi

 

Déclaration de la société civile à l’occasion de la commémoration du 9ième anniversaire des massacres des 11 et 12 décembre 2015 au Burundi

A l’occasion de la commémoration du neuvième anniversaire des massacres perpétrés par les services de sécurité du Burundi, en connivence avec les jeunes du parti CNDD-FDD imbonerakure en dates du 11 et 12 décembre 2015 contre les populations civiles réputées comme opposées au troisième mandat inconstitutionnel de feu Président Nkurunziza, les organisations de la société civile indépendante recommandent surtout au gouvernement du Burundi de Rompre avec la culture de l’impunité et l’instrumentalisation de la justice et permettre aux victimes des crimes d’y accéder.

Lire l’intégralité de la déclaration ici…Déclaration de la société Civile_11&12_12_2024.

LA SOCIETE CIVILE EN EXIL ALERTE SUR LA DERIVE SOCIO-POLITIQUE A LA VEILLE DES ELECTIONS DE 2025 AU BURUNDI

Depuis le début de l’année 2024, la crise économique a empiré la situation des burundais suite à la dépréciation de la monnaie burundaise, la rareté des devises, la pénurie persistante du carburant ainsi que la montée exponentielle des prix des biens de première nécessité.

Cette crise politique et économique a débuté en 2015 et se pérennise encore aujourd’hui sur fond d’un conflit non résolu, depuis la décision illégale de feu président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution et de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation.

Lire l’intégralité ici…Déclaration_OSC_CONTEXTE_Burundi_Oct_2024.

Des cas d’intolérance politique de plus en plus inquiétants au Burundi

Souiller les permanences, refus d’implanter des drapeaux et de tenir des réunions, vol de drapeaux, messages d’intimidation, … sont quelques-uns des cas d’intolérance politique rapportés.

Ces cas sont orchestrés par certains administratifs à l’encontre des partis politiques tels le CDP et le Sahwanya-Frodebu. Ces agissements inquiètent la population en général à la veille des échéances électorales.

Phénias Nigaba, vice-président et porte-parole du parti Sahwanya Frodebu déplore le comportement ‘’anti-démocratique’’ de certains administratifs qui veulent que le parti au pouvoir exerce seul ses droits politiques.

Il évoque de nombreux cas d’intolérance politique qu’a subis son parti ces derniers jours dans différentes localités du pays. Il cite, entre autres, celui de la zone Mitakataka où leur permanence a été souillée par des inconnus alors qu’ils préparaient son inauguration.  Il parle aussi du cas qui s’est produit sur la colline Mugina, zone Buseruko, commune Mugina en province de Cibitoke. Selon lui, il a été refusé à son parti d’implanter un drapeau dans cette localité en fixant l’administrateur communal et le chef collinaire d’être à l’origine de ce refus.

Le porte-parole du Frodebu dénonce en plus le vol des drapeaux dans certaines localités notamment dans les provinces de Rumonge, de Kayanza et dans la mairie de Bujumbura, en zone urbaine de Gihosha.

En outre, au cours d’une réunion tenue à Rumonge le dimanche 07 juillet 2024 à l’intention des membres de ce parti dans la nouvelle province de Burunga Patrick Nkurunziza, président du parti Sahwanya Frodebu a fait savoir que le responsable des jeunes du parti Frodebu en commune Rumonge aurait été enlevé. Il a demandé aux services habilités de mener des enquêtes pour retrouver ce responsable.

Quant à Anicet Niyonkuru, président du parti Conseil des patriotes (CDP), il pointe du doigt les agissements de l’administrateur de la commune Vugizo, en province de Makamba pour avoir perturbé la réunion dudit parti le dimanche 7 juillet 2024 dans la même commune.

Anicet Niyonkuru indique qu’il a dû faire recours à la gouverneure de la province de Makamba Tantine Ncutinamagara, pour une intervention mais elle a soutenu l’administrateur communal arguant qu’elle ne peut pas y avoir de réunions de deux partis sur une même colline en même temps. Cependant, regrette M. Niyonkuru, il n’y avait pas de réunion prévue.

D’après lui, plus de 300 participants ont été bloqués par un groupe de jeunes Imbonerakure au niveau des collines Matyazo et Gikuzi, deux collines de la commune Vugizo. Ces jeunes venaient des quatre collines de la zone Gishiha.

Selon nos sources dans la commune Vugizo, cette situation s’est produite alors qu’à la veille de cette réunion, un autre incident avait eu lieu dans la soirée.  Dans cette commune Vugizo, des drapeaux du parti CDP avaient été arrachés dans la nuit de samedi à dimanche 7 juillet 2024.  Après avoir remplacé les drapeaux arrachés, ces inconnus ont réédité leur forfait dans la nuit de dimanche à lundi.

D’après le président du parti CDP, cette situation présage une période préélectorale très tendue et un très mauvais climat pré et postélectoral. Pour lui, c’est une intolérance politique propagée par le parti au pouvoir envers sa jeunesse d’abord et un manque de directives claires de la part des hautes autorités envers l’administration à la base.

Le président du CDP demande au parti au pouvoir et au ministère de l’intérieur de donner des instructions claires vis-à-vis de la jeunesse et des administratifs locaux pour barrer la route à ces actes d’intolérance politique.

De son côté, Phénias Nigaba, vice-président et porte-parole du parti Sahwanya Frodebu, plaide pour le respect des libertés publiques et une compétition loyale durant les prochaines échéances électorales.

Des défis ne manquent dans la délocalisation des ménages victimes des inondations de Gatumba.

Depuis bientôt un mois, le travail de délocalisation des familles victimes des inondations de Gatumba vers le site de Gisagara dans la zone Martyazo de la commune Mubimbi continue et connait des défis.

Selon le général de Brigade de Police Anicet Nibaruta, le Président de la Plateforme Nationale de Prévention des Risques et Gestion des Catastrophes, parmi les 1762 familles qui se sont faites enregistrées pour être délocalisées, 690 sont déjà installées dans le site de Gisagara et parmi celles-ci, se trouvent 53 familles victimes de glissement de terrains de la localité.

Selon la même source, les défis majeurs constatés sont le manque de carburant et le retard des vivres. Quant au manque d’eau potable dans le site de Martyazo, Anicet Nibaruta indique que l’eau est à une certaine distance, et qu’il y a une descente qui est difficilement praticable pour les gens habitués à la plaine. Il fait savoir qu’ils ont demandé à l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction (OBUHA) de faciliter l’accès à la source d’eau en traçant le chemin mais qu’ils se heurtent au manque de carburant. Il demande aux locataires de ce site de s’adapter à ces défis.

Concernant l’accès à l’école, cette autorité fait savoir, qu’on a priorisé la réintégration à l’écoles des enfants qui fréquentent les niveaux à tests surtout ceux de la 9ième année, et que les distances à parcourir sont raisonnables car comprises entre 2 à 4 km.

Le Président de la Plateforme Nationale de Prévention des Risques et Gestion des Catastrophes fait enfin savoir qu’après Martyazo, poursuivra le travail d’aménagement du site de Kabezi qui aura une capacité d’accueil de 900 ménages et qui recevra principalement les victimes des glissements de terrains qui sont dans les montagnes qui surplombent la plaine depuis Cibitoke (Nord-ouest) jusqu’à Nyanza-Lac (Sud-ouest).

Stop au rapatriement forcé des réfugiés burundais vivant en Tanzanie

Les organisations de la société civile burundaise sont profondément alarmées par la crise humanitaire qui affecte les réfugiés burundais en Tanzanie. Cette situation, qui perdure et s’aggrave depuis la fin de 2019, devrait être une préoccupation majeure pour tous ceux qui sont attachés aux valeurs des droits humains.

Contraints de fuir leur pays natal, le Burundi, en raison de la violence et de l’instabilité découlant de la crise de 2015, ces réfugiés ont trouvé refuge en Tanzanie. Cependant, loin d’être un sanctuaire, ce pays d’accueil est devenu le théâtre d’une série d’atrocités perpétrées par les forces de police et de renseignement du Burundi et de la Tanzanie. Les opérations menées sous couvert de la nuit se traduisent par des disparitions forcées, des détentions arbitraires et des actes de torture, faisant des camps de réfugiés des lieux de terreur plutôt que de sécurité.

Face à cette situation inhumaine et invivable, les organisations de la société civile burundaise, demandent notamment au Gouvernement Tanzanien de ‘’Garantir la sécurité et la dignité des réfugiés burundais. Toutes les mesures coercitives visant à les rapatrier de force doivent cesser immédiatement. Le gouvernement tanzanien doit respecter les conventions internationales sur les droits des réfugiés, en particulier le principe de non-refoulement, et assurer un environnement sûr et digne pour tous les réfugiés sur son territoire’’.

Lire l’intégralité de la déclaration en Français, Anglais et Swahili ici….

Déclaration conjointe des organisations de la société civile burundaise version finale FR

Déclaration conjointe_Version Finale en anglais

TANGAZO LA PAMOJA LA ASASI ZA KIRAIA KUTOKA NCHINI BURUNDI KISWAHILI

Appel à la mobilisation mondiale pour la libération immédiate de deux femmes journalistes Floriane IRANGABIYE et Sandra MUHOZA

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, dix- neuf organisations de la société civile burundaise élèvent leurs voix pour dénoncer la persécution continue des 2 journalistes et la violation éhontée de la liberté de la presse. Elles demandent surtout :

Au Gouvernement du Burundi de :

  • Libérer immédiatement et sans conditions les journalistes Floriane IRANGABIYE et Sandra MUHOZA emprisonnées pour des accusations fallacieuses et sans preuves juridiques ou autre.
  • Procéder sans délai à l’ouverture d’une enquête indépendante et transparente sur la disparition forcée du journaliste Jean BIGIRIMANA et sur l’assassinat de la famille du journaliste Christophe NKEZABAHIZI afin de dévoiler la vérité sur ce qui s’est passé et d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs présumés.
  • Cesser la censure et la répression des médias, et abolir toutes les lois et mesures qui entravent la liberté de presse.
  • Restaurer l’indépendance et l’intégrité du Conseil National de la Communication pour qu’il puisse réellement s’acquitter de sa mission et défendre la liberté de presse d’une façon professionnelle.
  • Réhabiliter et dédommager la Radio Publique Africaine (RPA) et la Radiotélévision Renaissance.

Aux partenaires du Burundi de :

Exiger des autorités burundaises des progrès tangibles et vérifiables en matière de liberté de la presse, incluant la libération des journalistes Floriane IRANGABIYE et Sandra MUHOZA et la réouverture des médias indépendants fermés.

Lire l’intégralité de l’appel ici….Appel à la mobilisation mondiale

Un président du parti d’opposition incarcéré au Burundi

Le président du parti CODEBU (Conseil pour la Démocratie et le Développement durable au Burundi) Kefa Nibizi, détenu à la prison centrale de Mpimba depuis ce mardi 17 octobre 2023 par une décision du procureur Général de la République.

Le président du parti Conseil pour la Démocratie et le Développement durable au Burundi, CODEBU en sigle, Kefa Nibizi est incarcéré à la prison centrale de Bujumbura communément appelée Mpimba sur une décision prise, mardi 17 octobre, par le procureur général de la République après un interrogatoire de quelques minutes. Il est accusé d‘’atteinte à la sûreté intérieure de l’État’’ à cause d’un message posté sur le réseau social Twitter. Le président du parti d’opposition CODEBU a écrit que ‘’le Burundi croupit dans une misère sans précédent à cause d’un leadership défaillant’’.

Etant au jour de l’anniversaire de l’assassinat de l’héro de l’indépendance le 13 octobre 2021, Kefa Nibizi a invité en plus la population à ne pas céder à la résignation et prendre comme exemple le prince Louis Rwagasore pour redresser la situation.

 Ces messages ayant certainement importuné les autorités, Kefa Nibizi a été interpellé et interrogé par le procureur général de la République qui lui a signifié une seule accusation à sa charge à savoir « atteinte à la sûreté de l’État ».

Rappelons que Kefa Nibizi avait adhéré au parti Sahwanya Frodebu Nyakuri, iragi rya Ndadaye en 2010 et a remplacé, le 15 mai 2016, Dr Jean Minani à la présidence de cette formation politique. Ce dernier venait de prendre le chemin de l’exile afin d’échapper à la chasse aux opposants anti troisième mandat présidentiel inconstitutionnel de Pierre Nkurunziza.

Selon Kefa, le congrès du 15 mai 2016 était conforme à la loi car le Dr Jean Minani qui devrait convoquer ce congrès s’était déjà lui-même exclu du parti. Et pour cause selon toujours Nibizi Kefa : « Il a adhéré, sans l’accord du parti, au Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, de la constitution de 2005 et de l’Etat de droit (CNARED), un mouvement non reconnu par la loi ». Il avait aussi reproché au Dr Minani d’avoir appelé les militants du parti à participer aux manifestations anti troisième mandat de Nkurunziza.

En urgence, Kefa Nibizi visait à cette période la mise sur pied des structures du parti, de la base au sommet pour se préparer aux élections de 2020. Par ailleurs, M. Nibizi soutenait le dialogue interne conduite par la CNDI (Commission Nationale de Dialogue Interne). Il avait même lancé une mise en garde qu’aucune mesure ne devrait être prise à Arusha contraire à la volonté du peuple.  Bien plus, Mr Nibizi avait remercié les forces de défense et de sécurité qui selon lui avait déjoué le coup d’Etat du 13 mai 2015.

Avec son zèle, Mr Nibizi ne s’est pas abstenu de rebaptiser le parti, laissant le FRODEBU pour le nommer le CODEBU au cours du congrès extraordinaire organisé le 15 mai 2021.