Un député d’opposition accusé de planifier l’assassinat du président de la République

Un député de l’opposition burundaise a rejeté ce vendredi 19 octobre 2018 toutes les allégations de la police qui l’avait accusé de vouloir décapiter les institutions de la République.

 Honorable Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe des députés de la coalition Amizero y’Abarundi (Espoir des burundais), opposée au pouvoir, a été accusé, au soir  de ce jeudi  18 octobre, par le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye, d’avoir cherché la collaboration de l’un de ses anciens travailleurs de ménage pour tuer un couple de députés, le Chef de l’Etat Pierre Nkurunziza, ses deux Vice-présidents, le Président de l’Assemblée Nationale et certaines autres personnalités moyennant une récompense de la part de ce commanditaire présumé de ces assassinats.

M. Ndikumana a rejeté en bloc toutes ces accusations qu’il considère comme « une information mensongère et un montage grossier » orchestrés à la veille du 5ème round de négociations inter-burundaises dans la ville d’Arusha au nord de la Tanzanie.

‘’C’est triste que des choses pareilles puissent se passer dans ce pays qui est à la veille du 5ème round des négociations que tout le monde espérait concluant », a déclaré M. Ndikumana.

Il a indiqué qu’il n’a aucun problème avec le couple de députés, affirmant qu’il n’est pas un criminel comme l’a souligné Pierre Nkurikiye. Ce dernier a affirmé que le commanditaire présumé des assassinats des plus hautes personnalités du pays a même continué d’envoyer des messages téléphoniques au garçon de ménage qui devrait exécuter son projet alors qu’il était déjà dans les mains de la police.

M. Ndikumana ne l’a pas nié, mais affirmé quant à lui qu’il l’avait fait en connaissance de cause car, a-t-il dit, « comme j’avais été au courant de ce qui se faisait, c’était pour leur dire que le montage qu’ils étaient en train de concocter ne leur servira à rien ».

Le porte-parole du ministère de la Sécurité publique et de la Gestion des Catastrophes a promis que des enquêtes allaient se poursuivre et que toute personne qui serait impliquée allait être redevable de ses faits devant la justice burundaise.

Promulgation de la nouvelle constitution

Le président de la République, Pierre Nkurunziza, a promulgué le jeudi 7 juin 2018 la nouvelle constitution amendée par référendum du 17 mai 2018. Ce décret a été signé dans le palais présidentiel de Gitega avant que les cérémonies de sa présentation se poursuivent dans la même province, en commune de Bugendana.

A l’occasion de la cérémonie officielle de promulgation de la nouvelle constitution burundaise, très décriée, et à la surprise de tout le monde, le président Nkurunziza a annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat à la tête de l’Etat en 2020. Il l’a annoncé lors de son discours à la Nation.

Rappelons que le référendum a été organisé en date du 17 mai 2018 et la commission électorale nationale indépendante a proclamé les résultats provisoires en date du 21 du même mois. Dix jours plus tard, le 31 mai 2018, la cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs du vote référendaire.

Au cours des mêmes cérémonies, les partisans du NON n’ont pas répondus présent au déplacement de Bugendana. Ce serait lié au fait qu’ils ne reconnaissent pas ces résultats, en témoigne que la coalition Amizero y’Abarundi avait protesté officiellement auprès de la cour constitutionnelle. L’on apprend également qu’elle a l’intention de saisir la cour de la communauté est-africaine.

La Belgique ne pourra pas reconnaître le résultat des élections au Burundi (25/06/15 – 18h34, Belga),

Pierre Nkurunziza

« La Belgique ne pourra pas reconnaître le résultat des élections » au Burundi, a indiqué jeudi à la Chambre le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.  Un « signal clair » qui a été salué jusque sur les bancs de l’opposition. Celle-ci a appelé le gouvernement à être encore plus ferme et à ne pas attendre l’Europe sur la question des droits de l’Homme.

« Il est impossible que les élections nationales et locales se déroulent de manière acceptable, d’autant plus après le boycott décidé par l’opposition », selon une déclaration lue au nom de M. Reynders par le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), en réponse à des questions de députés. Le ministre est revenu sur le Conseil européen des Affaires étrangères et l’opportunité de saisir l’article 96 de l’accord de Cotonou autorisant une suspension de l’aide européenne, « le processus électoral actuellement en cours étant voué à l’échec ». Cette faculté permettrait aux autorités burundaises, si elle était enclenchée après l’élection présidentielle du 15 juillet, de s’orienter vers la relance d’un nouveau processus.

Les élections législatives du 29 juin et présidentielle du 15 juillet ne seront « ni libres ni démocratiques et risquent de mettre en danger la paix civile », selon le chef de la diplomatie belge pour qui le Burundi a « besoin d’un président dont la légitimité est incontestable, ce qui ne sera pas le cas ». Les adversaires du président Pierre Nkurunziza estiment sa candidature à un troisième mandat est contraire à la Constitution et à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile burundaise. L’annonce de sa candidature a déclenché des manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura et dans quelques villes de province, qui ont été ponctuées de heurts meurtriers.

COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE DES EVEQUES CATHOLIQUES DU BURUNDI CONCERNANT LES ELECTIONS DE 2015

PERSEVERONS DANS LA PRIERE POUR LA PAIX EN FAVEUR DE NOTRE PAYS (cf. Ac.2,42) Chers fidèles du Christ en communion de foi et de famille, Chers Burundais et Burundaises. La paix de Dieu soit avec vous ! l. Dimanche le l7 Mai 2015, nous avons été heureux et réconfortés d’entendre Sa Sainteté le Pape Frangois qui priait pour que notre Burundi ait la paix. Sur le parvis de la basilique Saint Pierre du Vatican, le Pape a invité les fidèles du monde entier à prier pour( Ie cher peuple du Burundi, qui vit un moment délicet >. Il a demandé ( que le Seigneur les oide tous ìtfuir la violence et à agir deftiqon responsable pour le bien du poys D. Au nom de I’Eglise catholique qui est au Burundi, nous Evéques de l’Eglise catholique, exprimons à cet Apótre de Dieu notre reconnaissance pour cette sollicitude qu’il ne cesse de nous témoigner en nous portant dans sa prière et en nous prodiguant ses conseils. Nous profitons aussi de cette occasion pour adresser nos remerciements à toute la Communauté Intemationale, en commengant par les pays de la Sous-Région d’Afrique, qui ne ménage aucun effon pour aider les protagonistes en conflits à trouver une bonne solution à ce processus électoral conflictuel. Plus un problème est compliqué, plus on a besoin d’une synergie de plusieurs intervenants. C’est dans cette perspective que, nous-mémes, Evéques de l’Eglise catholique, comme tant d’autres, continuons à donner notre contribution en proposant nos conseils et en priant pour notre pays, afin qu’il ne dévie pas de la voie de la paix et de la réconciliation que nous avons empruntée, en poursuivarftla démocratie fondée sur le multipartisme.

La voie de I’obstination et de la confrontation violente n’aboutit jamais à une victoire ; mais à une illusion de celle-ci. Par contre, la voie du dialogue entre les protagonistes qui ne partagent pas une mème vision mais qui acceptent de mettre en avant I’intérét supérieur de la nation et de tous les citoyens, méme si elle est difficile car elle exige aux uns et autres de se dépasser, c’est la voie qui aboutit à une victoire pour tous et sans perdant. Nous remercions beaucoup ceux qui accueillent avec bon ccur les conseils que nous donnons comme notre contribution qui édifie. Mème tout récemment, nous avons sorti un Communiqué qui contenait nos souhaits et recommandations pour que le processus électoral en cours réponde aux conditions requises pour de bonnes élections crédibles.

Nous en avons profité pour déclarer que si les choses dèvaient continuer comme elles étaient, nous allions devoir nous retirer du groupe des intervenants qui organisent ces élections, I’u que I’Eglise catholique ne peut pas cautionner des élections pleines de lacunes. Nous remercions beaucoup ceux qui nous ont compris dans notre préoccupation de souhaiter que ces élections soient un tremplin pour consolider le système démocratique pluraliste, et poursuivre le processus de paix et de réconciliation initié à partir de I’Accord d’Arusha.

1 Bd de I’Uprona 5 – B.P. 1390 Bujumbura – Burundi – Téléphon e (+251) 22 22 32 63 – Fax (+25:.) ZZ ZZ 32 j0 e-mail: cecabs @yahoo.fr 2. 3. 4.

Pour nous les Pasteurs de I’Eglise catholique, comme nous I’avons toujours rappelé dans nos enseignements et montré à travers nos initiatives, les élections constituent la seule bonne voie pour un renouvellement des institutions dans le système démocratique que nous avons choisi. Nous réaffirmons ainsi notre soutien à la voie des élections. Comme tous les autres citoyens remplissant les conditions exigées, le moment venu, nous irons aux élections. A vous aussi nos chrétiens, nous vous exhortons d’aller, le moment venu, vous acquitter de votre devoir de bons citoyens de voter. Nous vous demandons de bien voter en toute responsabilité, en respectant la voie de la conscience que Dieu a mise en.vous, en écoutant son Esprit et en mettant en avant le bien et I’intérèt de tous.

Que personne ne vote par menace ou intimidation de quelle que nature que ce soit, ou parce qu’il a été < acheté > d’une fagon ou d’une autre. Aux yeux de Dieu, il serait comme un esclave du mal. Or, cela n’est pas digne d’un enfant de Dieu. Pour ce qui est du travail de l’observation des élections, fait par nos fidèles laTcs, s’ils en ont les possibilités, ils pourront remplir cette mission. Mais, en ce qui conceme les prétres, il y a une chose que nous n’avions pas dite. Pour que les prétres puissent aller participer aux démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) aux niveaux des provinces et des communes, nous avons dù leur donner une permission spéciale, car sans celle-ci, en tant que clercs, il leur est interdit de remplir ce genre de charges (cf. canon 285). C’est pour cela qu’il nous a fallu signer une Convention avec les responsables de la CENI précisant les conditions de la participation de nos prètres à ce travail. Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle ; en considérant la mission des prétres de réconcilier les gens et de les rassembler dans I’unité, nous avons pris le temps d’échanger à ceur ouvert avec les membres de la CENI avec qui nous avons signé la convention. Ils nous ont compris et nous les avons compris. C’est suite à cela que nous, Evèques de I’Eglise catholique, après analyse approfondie de la situation, avons estimé qu’il convenait que les prétres démissionnent et cèdent leur travail à ceux qui peuvent continuer à organiser ces élections.

Avant de terminer, nous constatons qu’il y a des questions importantes qui sont en train de faire sombrer notre Burundi dans des violences et des tueries. Nous rappelons une fois de plus à tous les protagonistes en conflits que la voie d’un dialogue franc et sincère est l’unique bonne voie. Que personne ne se dérobe à cette voie car, quand les gens sont de bonne foi et de bonne volonté et qu’ils se mettent en dialogue, toute question finit par trouver la meilleure solution possible. En terminant, comme nous l’avions dit la dernière fois : < nous demandons aux manifestants d’éviter des violences, des casses et surtout des tueries. Tuer est un mal horrible quel qu’en soit le motif > (Communiqué no2).

Nous donnons cette mème recommandation aux forces de sécurité. Nous exprimons notre proximité spirituelle aux familles qui ont perdu les leurs lors de ces manifestations et au cours de l’exil. Nous réconfortons tous nos frères et sceurs contraints à I’exil et qui sont dans des difficultés diverses. Nous demandons à tous nos concitoyens burundais de ne pas s’intimider mutuellement, d’cuvrer plutót à rasséréner les ccurs. Aux chrétiens et à tous les croyants, nous les exhortons à persévérer dans la prière pour notre pays, afin que notre pays continue à avancer sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Fait à Bujumbura, ce26 Mai 2015. Signé /Tous les Evéques de l’Eglise catholique du Burundi.

Rapport sur les violations des droits humains à la veille des élections des 2015

Ce rapport s’étend sur une période de 30 jours. Notre monitoring commence le 26 avril qui coïncide avec le début des manifestations. Cependant, cela n’a pas empêché qu’on insère un cas qu’on a jugé important du 21 avril quelques jours avant les débuts des manifestations. C’est un travail qui est fait en synergie entre la Commission Diocésaine Justice et Paix et l’Association des Juristes Catholiques du Burundi. Nous avons ces résultats à cause de nos 55 moniteurs qui sont dans toutes les communes de l’Archidiocèse. Un téléphone portable et un numéro propre sont donnés aux moniteurs.  Trois personnes (juristes) restent au bureau avec le téléphone pour recevoir les messages des moniteurs. Si le message n’est pas clair, celui qui l’a reçu appelle le moniteur pour plus de précisions. Des témoignages ont été recueillis auprès des victimes dans les hôpitaux ou chez eux. Après l’enregistrement des données, nous procédons à la qualification de ces violations des droits humains.

Contexte général

A la veille des élections de 2015 la situation politico sociale tourmentée  est justifiée par la volonté des uns et des autres de faire obstacle à tout ce qui pourrait se retrouver sur leur chemin vers la victoire. Des confrontations  entre les jeunes affiliés aux partis d’opposition  et ceux du parti au pouvoir  créent une situation inconfortable au niveau sécuritaire dans le  pays et ce sont les simples citoyens qui en sont victimes.

La situation s’est empirée au moment où le Président actuel a annoncé sa candidature  aux élections présidentielles de 2015. Des protestations contre cette candidature ont été organisées  par les partis d’opposition et une grande partie des organisations la société civile. Durant ces protestations, de graves violations des droits humains sont commises.

Cas de violations des droits humains

La volonté de Pierre Nkurunziza de briguer le 3ème mandat a créé une tension au niveau national. Ce qui a occasionné  un nombre croissant de la population à quitter le Burundi pour se refugier dans les pays voisins[1].

Au lendemain de la déclaration officielle de la candidature du Président Nkurunziza en date du 25/04/2015, des manifestations contre cette candidature ont débuté dans les rues de la capitale et dans certaines localités à l’intérieur du pays. Ainsi, des graves violations des droits de l’homme sont enregistrées.

Sans faire une énumération exhaustive, voici ci-dessous les cas de violations des droits humains tels que récolter et  interpréter juridiquement :

Deux morts, cinq maisons incendiées et des boutiques ainsi que des ménages pillés au Burundi

Bujumbura, le 17 août 2014(COSOME)- La nuit de samedi à dimanche a été ponctuée par un regain d’insécurité qui a occasionné des dégâts humains et matériels et deux personnes tuées, cinq maisons d’habitation incendiées, trois boutiques et autant de ménages qui ont été pillés de leurs biens par des individus armés non encore clairement identifiés à l’ouest, au nord et au sud du Burundi, ont rapporté dimanche, des correspondants locaux de presse.

Un enseignant du primaire et un élève du secondaire figurent au nombre des personnes qui sont mortes fusillées à domicile peu après minuit par des individus armés non-identifiés à Bubanza, une province de l’Ouest du Burundi, selon la même source qui n’a cependant pas fourni le mobile exact de ce double meurtre.

Plus au nord du Burundi, en province de Kirundo, la même source a fait état d’un acte criminel qui a été perpétré par des malfaiteurs non encore là aussi clairement identifiés dans la nuit de samedi à dimanche, en mettant le feu sur cinq maisons d’habitation.

L’information a été encore relayée par la Radio publique africaine (Rpa, indépendante) en soutenant qu’il y aurait derrière un acte d’intolérance politique.

La cohabitation pacifique entre les partis devient de plus en plus mauvaise dans certaines contrées du pays à l’approche des élections générales de 2015. Cette mauvaise cohabitation se caractérisait jusque-là, surtout par des bagarres entre de jeunes instrumentalisés par des partis politiques rivaux et c’est pour la première fois qu’elle monte d’un cran par l’incendie de maisons dans le cas qui a été précisé par la Rpa.

Selon encore la radio d’Etat burundaise, la nuit de samedi à dimanche a été également cauchemardesque pour certains habitants de la province de Makamba, au sud du pays où trois ménages et autant de boutiques de commerce ont été dévalisés de leurs biens par un groupe d’une dizaine d’individus armés d’un fusil artisanal communément appelé «Mugobore».

Un militaire en permission a résisté à l’assaut, parvenant à récupérer le fusil sur les assaillants qui se sont cependant retournés contre lui en lui assénant des coups de gourdin avant de prendre le large vers une destination non encore connue.

La province de Makamba faisait déjà la Une de l’actualité ces derniers jours pour des cas vols à main armée généralisés dans les ménages et les boutiques.

L’insécurité résiduelle au Burundi, après plusieurs décennies de guerre civile, avait poussé le gouvernement à mettre sur pied des comités mixtes de sécurité qui rassemblent la population, les forces de l’ordre et l’administration pour des patrouilles nocturnes.

Le désarmement volontaire des populations, qui s’était massivement équipées à l’ombre de la guerre civile, n’a toutefois pas permis de récupérer toutes les armes détenues illégalement par les civils et qui continuent à tuer au Burundi pour divers motifs liés surtout à la pauvreté ambiante, aux conflits fonciers, aux vols à main armée de survie et autres règlements de comptes.

On estimait, au plus fort de la guerre civile des années 1990-2000, à quelque 100.000 ménages en possession illégale d’armes légères et de petit calibre pour l’autodéfense civile.

La difficile réinsertion socioprofessionnelle de dizaines de milliers d’anciens combattants gouvernementaux et rebelles de la guerre civile, figure toujours en bonne place des sources d’inquiétude pour la paix sociale au Burundi, reconnaît-on dans les milieux sécuritaires à Bujumbura.

Célébration du 26ème anniversaire des massacres de Ntega sous le mot d’ordre du « plus jamais ça » !

Kirundo (Nord du Burundi), le 16 août 2014 (COSOME)- Les rescapés des massacres de Ntega, en province de Kirundo, réunis au sein de l’association « Abacu » (les nôtres) ont célébré, vendredi, le 26ème anniversaire de cette tragédie qui a endeuillé le pays, sur fond de divisions ethniques, a appris des organisateurs, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).

Selon le président de l’association, Serge Mberamiheto, la commémoration de cet anniversaire n’est pas une façon de remuer le couteau dans la plaie non encore jusqu’ici cicatrisée.

« C’est plutôt une occasion qui nous est offerte pour interpeller la conscience des générations montantes au « plus jamais ça!», a-t-il déclaré.

Les rescapés des massacres de Ntega demandent au gouvernement de leur réserver une attention voulue comme il le fait actuellement pour les ayant droits des victimes de 1972.

« Nous voulons que le gouvernement volent au secours des rescapés de Ntega comme c’est le cas aujourd’hui pour les ayant droits des disparus de la tragédie de 1972 », a déclaré M.Mberamiheto.

« Parmi les victimes de Ntega, il y avait des agents de l’Etat et des commerçants et il est grand temps que leurs descendants soient réhabilités», a-t-il ajouté.

Aussi, le président de l’association « Abacu » demande que les planificateurs et les auteurs présumés des massacres de Ntega soient traduits en justice pour couper court avec l’impunité qui gangrène la société burundaise depuis des décennies, a-t-il souhaité.

« Néanmoins, cette justice sera compromise si le processus de mise en place de la commission nationale pour la vérité et la réconciliation continue à écarter le tribunal qui doit sanctionner les crimes commis au Burundi », a-t-il dit.

Le nombre exact des tueries de Ntega, qui avaient également embrasé la commune voisine de Marangara, en province de Ngozi, reste à ce jour inconnu, rappelle-t-on.

JCN

Renforcement des capacités pour les militants du MSD sur le code électoral à Kirundo

Kirundo (Nord du Burundi), le 16 août 2014 (COSOME)- Le code électoral qui guidera les élections générales de 2015, a fait l’objet de vulgarisation auprès des militants du mouvement pour la solidarité et le développement (MSD, opposition) en province de Kirundo, a appris de la représentation provinciale dudit parti, le reporter de la coalition de la société civile pour le monitoring électoral(COSOME).

L’objectif de ces rencontres entamées vendredi dernier, est de donner aux militants un certain nombre d’éclairages sur le nouveau code électoral, a précisé Prosper Ndimaso, représentant provincial du MSD.

« Nous insistons sur les articles clés du code électoral, notamment les innovations par rapport au code de 2010 », a-t-il dit.

«Il s’agit, notamment, de les informer de l’usage du bulletin unique de vote, la réduction du nombre de scrutins passant de cinq à quatre grâce au couplage des élections des conseillers communaux et des députés », indique-t-il.

Le calendrier électoral fait l’objet de ces échanges entamés sur les collines de Cewe et Runyonza en commune Kirundo.

Au cours de ces séances de fidélisation et d’information des militants du MSD sur le rendez-vous de 2015, M.Ndimaso insiste également sur l’importance de la présence des mandataires des partis politiques qui doivent suivre attentivement le déroulement de chaque élection et apposer leur signature sur le procès verbal sanctionnant chaque scrutin.

A l’occasion, le représentant provincial du MSD sensibilise ses compagnons de lutte politique à la nécessité d’avoir une carte nationale d’identité (CNI) pour ceux qui n’en ont pas encore.

Pour lui, « avoir une carte nationale d’identité pour toute personne âgée de 18 ans, constitue l’une « des portes d’entrée » aux élections », a-t-il conseillé.

M.Ndimaso regrette que l’accès à la CNI par les militants des partis politiques de l’opposition reste jusqu’ici difficile à un mois de l’ouverture de l’inscription au rôle d’électeur.

JCN

Le parti au pouvoir salue un rapport des Nations unies sur le Burundi

Bujumbura, le 14 août 2014(COSOME) – Le porte-parole du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (Ccndd/Fdd), Onésime Nduwimana, a salué, jeudi, les conclusions d’un récent rapport des Nations unies qui disculpent le gouvernement burundais au sujet d’entraînements paramilitaires qui seraient dispensés par ses soins à de jeunes proches du parti au pouvoir pour des raisons non encore clairement connues sur le sol de la République démocratique du Congo, pays voisin.

Le rapport de la mission militaire d’observation des Nations unies pour le Congo faisait savoir que ses enquêtes de terrain n’ont abouti à aucune trace de présence de jeunes « mbonerakure » sur le sol congolais et M. Nduwimana a convoqué la presse, jeudi, pour saluer ces résultats d’investigation de source onusienne.

La présence de jeunes paramilitaires burundais sur le sol congolais continue cependant à faire couler beaucoup d’encre et de salives dans les médias locaux et les milieux des défenseurs des droits de l’Homme qui avaient fait circuler une pétition demandant des enquêtes approfondies à ce sujet.

Un activiste connu des droits de l’Homme au Burundi, Pierre Claver Mbonimpa, a été arrêté et incarcéré depuis bientôt trois mois à la prison centrale de Bujumbura pour « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat » après avoir soutenu publiquement être en possessions de preuves illustrées par des photos sur la présence controversée de jeunes proches du parti au pouvoir en place au Burundi.

Le président de l’Association de défense des droits humains et des prisonniers (Aprodh) a fourni au magistrat instructeur de son dossier, quatre photos dont l’une d’entre elles relevait d’un « montage » avant de rejoindre la prison.

La Radio publique africaine (Rpa, indépendante et réputée pour ses investigations), de son côté, n’en démord pas et a multiplié ces derniers jours des interviews détaillées avec un individu qui se fait passer pour l’un des éléments qui ont reçu des entraînements paramilitaires sur le sol congolais avec l’aide des services spéciaux du Burundi.

La Documentation nationale a aussitôt nié avoir connaissance d’un tel programme et de cet individu qui parle dans la clandestinité de ces entraînements paramilitaires sans plus de précisions pour le moment sur leur objet.

Une radio indépendante accusée d’«atteinte à la sécurité publique» au Burundi

Bujumbura, le 15 août 2014(COSOME ) – Le président du Conseil national de la communication (Cnc), Richard Giramahoro, a confirmé, vendredi, lors d’un entretien téléphonique avec la PANA, que l’organe gouvernemental de régulation des médias avait adressé, jeudi, une correspondance à la Radio publique africaine (Rpa, indépendante) lui enjoignant de mettre fin sans délais à la diffusion en boucle de témoignages d’un individu qui se fait passer pour un lauréat d’entraînements paramilitaires en République démocratique du Congo voisine pour le compte des services spéciaux du Burundi, à des fins qui restent toutefois inconnues.

Le même dossier a valu la prison à Pierre Claver Mbonimpa, un activiste connu des droits de l’Homme et des prisonniers au Burundi pour « atteinte à la sécurité extérieure et intérieure de l’Etat » après avoir soutenu publiquement disposer de « preuves matérielles » de cette présence de jeunes paramilitaires burundais sur le sol congolais.

Le directeur de la Rpa, Bob Rugurika, de son côté, a confirmé, vendredi, avoir reçu la correspondance du Cnc, tout en rejetant les accusations d’avoir violé les articles 17 et 18 de la nouvelle loi controversée sur la presse au Burundi, en donnant la parole à la personne en question qui vit maintenant dans la clandestinité « par peur d’être tué ».

L’article 17 stipule que « le journaliste est tenu à ne diffuser que des informations équilibrées et dont les sources sont rigoureusement vérifiées».

L’article 18 prescrit, quant à lui, que « le journaliste est tenu de s’abstenir de publier, dans un journal, ou de diffuser, dans une émission audiovisuelle, ou dans tout autre organe de presse, des informations qui portent atteinte à l’unité nationale, l’ordre et la sécurité publics, la moralité et aux bonnes mœurs, l’honneur et la dignité humaine, la souveraineté nationale, la vie privée des personnes et la présomption d’innocence».

Pour le président du Cnc, la Rpa n’avait pas à revenir sur le dossier au lendemain de la publication d’un rapport de la Mission d’observation des Nations unies au Congo qui a conclu à l’absence de jeunes Burundais sur le territoire congolais pour des entraînements paramilitaires.

Les gouvernements de la République démocratique du Congo et le Burundi, concernés au premier chef, ont également fait savoir qu’il n’y avait pas ce genre d’activité, ici ou ailleurs, a-t-il ajouté.

Pour lui encore, la diffusion de ce genre d’informations est de nature à mettre en danger les relations de bon voisinage et d’entente entre le Burundi et le Congo. Par ailleurs, le président du Cnc a trouvé que l’information n’était pas suffisamment équilibrée du fait qu’elle provenait d’une piste et non de sources plus crédibles.

Du côté de l’autorégulation, le président de l’Observatoire de la presse du Burundi (Opb), Innocent Muhozi, a disculpé la Rpa qui, a ses yeux, n’aurait violé aucune disposition du code d’éthique et de déontologie qui est l’élément central du métier de journaliste.

La Rpa est réputée pour la liberté de ton ainsi que pour ses investigations sur des dossiers sensibles, comme dans le cas présent des entraînements paramilitaires supposés de jeunes affiliés au parti actuellement au pouvoir.

La « voix des sans voix » est aussi une radio qui jouit d’une oreille attentive des plus petites gens, tout comme des grands au Burundi où aux heures de grande écoute, ses nouvelles sont suivies par plus de 1,5 million d’auditeurs, selon une récente étude d’audience des médias qui a été commanditée par l’institut Panos Grands Lacs (un organisme indépendant de défense et de promotion de la liberté de la presse dans la région des Grands Lacs).

S’agissant des risques de sanctions qu’encourt la Rpa, le président du Cnc n’a pas voulu les révéler immédiatement mais on sait que la loi sur la presse prévoit que « tout organe de presse ou de communication qui sert de support à la commission de l’un quelconque des délits visés à l’article 18 et 19, doit réparer les dommages causés et dont les montants et les modalités sont fixés par la juridiction qui a qualifié et statué sur le délit en question ».

L’article 19 de la loi sur la presse dispose que: « le droit de diffuser des informations ou de publier des documents ne peut être invoqué si ceux-ci sont en rapport avec le secret de la défense nationale, de la sûreté de l’Etat et de la sécurité publique (…), des informations faisant la propagande de l’ennemi de la nation burundaise, en temps de paix comme en cas de guerre, (…), des documents ou enregistrements de nature confidentielle ou secrète concernant les opérations militaires, la défense nationale, l’activité diplomatique » (…).

On rappelle que la nouvelle loi sur la presse n°1/11 du 4 juin 2013 portant modification de la loi n°1/025 du 27 novembre 2003 a été vite attaquée en inconstitutionnalité par l’Union burundaise des journalistes (Ubj, syndicat indépendant) pour son caractère « liberticide ».

Quelques articles ont été jugés bons à être modifiés comme dans le cas des amendes « exorbitantes » qui pouvaient aller jusqu’à huit millions de francs burundais (près de 6.000 dollars américains) dans certains cas de délits de presse supposés graves.

L’Ubj n’a pas été satisfaite et a introduit un recours auprès de la Cour de justice de la Communauté est-africaine (Cea) de libre échange qui est basée à Arusha en Tanzanie et dont on attend toujours le verdict.