Le maintien de Fabien Banciryanino en détention préventive confirmé

Bujumbura, le 30 octobre 2020 (COSOME). La cour d’appel de Ntahangwa, au Nord de la capitale Bujumbura, a maintenu hier le 29 octobre 2020 la détention préventive de Fabien Banciryanino, l’ancien député élu dans la circonscription de Bubanza et dont la privation de liberté date du 02 octobre.

Son arrestation avait été diversement interprétée dans l’opinion car le gros des gens qui ne sont pas membres du parti au pouvoir trouvent qu’il a été arrêté pour des propos qu’il a tenus lorsqu’il était encore député. Ces derniers estiment qu’il avait tenu un discours qui n’a pas plu aux dirigeants politiques d’alors.

Les centrales syndicales dénoncent un recensement qui viole les droits des citoyens

Bujumbura, le 28 octobre 2020 (COSOME). Les confédérations syndicales comme la COSYBU, le CSB, la COSSESONA pour les enseignants et le SYNAPA pour le personnel aide-soignant, ont animé hier une conférence de presse où elles ont vertement critiqué le recensement des fonctionnaires en cours, tout en demandant au gouvernement de le suspendre car il viole le droit à la vie privée des fonctionnaires, pourtant garanti par la constitution.

Ces associations ont indiqué qu’elles n’ont pas été associées dans le préparatif de ce recensement, tout en déplorant que certains points du questionnaire n’ont pas été validés par les partenaires, ce qui remet en cause la liberté syndicale des travailleurs. Elles ont épinglé les comptes bancaires, leur actif sur le compte, l’appartenance ethnique et l’appartenance syndicale.

Par ailleurs, trouvent les syndicalistes, certaines exigences que l’on s’aperçoit dans le questionnaire ne concernent que les mandataires politiques et non tous les fonctionnaires, d’où ils demandent avec insistance que ce recensement soit suspendu.

Mais le gouvernement s’en défend car le ministère du travail et de l’emploi souligne qu’il n’y a pas d’irrégularité comme veulent le faire croire les syndicalistes. Par ailleurs, ils ont toujours été associés dans les activités de l’Etat. L’on signalera que ce travail était initialement prévu pour deux jours, mais au regard de la lenteur dans la saisie des données, le même ministère a décidé de poursuivre le recensement jusqu’à ce que l’opération prenne fin.

Des vaches empoisonnées à défaut de leur propriétaire

Rumonge, le 27 octobre 2020 (COSOME). Nous sommes dans la nuit de samedi à dimanche 25 octobre sur la colline de Gasenyi, de la commune de Buyengero, dans la province de Rumonge. Un habitant, un certain Valentin Ndyibingoye, un ex-FAB (Forces Armées Burundaises), vit avec sa famille et 15 vaches.

Selon des informations en provenance de cette entité, cet homme aurait refusé d’intégrer le parti de CNDD-FDD, ce qui aurait poussé des jeunes soupçonnés d’être des Imbonerakure, de le soupçonner de collaborer avec des groupes armés qui grouillaient dans la région il y a quelques semaines.

Ces jeunes auraient tenté de le « corriger », mais il l’aurait su avant qu’ils ne se présentent, d’où il a choisi de vivre en clandestinité. Les assaillants se seraient donc introduits dans son étable où ils ont empoisonnés 15 vaches. Sa femme et ses 3 enfants avaient également été arrêtés et subi un interrogatoire en vue de donner des renseignements sur lui.

Un opposant interpellé pour la deuxième en commune Burambi

Rumonge, le 24 octobre 2020 (COSOME). Le nommé Dieudonné Mukamarakiza, un militant du parti CNL (Conseil National pour la Liberté) en commune de Burambi, de la province de Rumonge, avait été interpellé pour la première fois en septembre 2020 et accusé de participation à une bande armée.

Il semble qu’il n’a jamais été entendu par l’officier de la police judiciaire  (OPJ)  de cette entité administrative. Sa famille avait exigé sa libération immédiate et sans conditions, ce qui avait été fait au mois d’octobre, après quelques semaines de détention.

Des informations en provenance de sa famille indiquent que ce prévenu a été relâché en date du 18 octobre 2020. Les jeunes du parti au pouvoir (les Imbonerakure), de mèche avec quelques éléments de la police, l’ont arrêté  pour la deuxième fois le même jour à son domicile situé dans la zone Maramvya, dans la commune Burambi, en province de Rumonge pour des circonstances non encore connues.

Sa famille rejette avec énergie cette interpellation qu’elle qualifie de  » non fondée  » et demande sa libération immédiate d’autant plus que cette dernière n’a pas été informée sur les mobiles de son arrestation.

Quand l’association AC Génocide Cirimoso se voit refusé de se rendre au site mémorial de Kwibubu

Gitega, le 21 octobre 2020 (COSOME). Le 21 octobre de chaque année, le peuple burundais se souvient de l’assassinat du président Melchior Ndadaye. De son côté, l’association de lutte contre le génocide, A.C.Génocide-Cirimoso, organise une semaine d’information et de réflexion sur le génocide commis contre les Tutsi à partir d’octobre 1993.

Cette année, la commémoration du 27ème anniversaire de l’assassinet de l’ancien président Melchior Ndadaye a débuté par une messe en sa mémoire célébrée à l’église Saint Michel par l’archevêque de Bujumbura, Mgr. Gervais Banshimiyubusa.

Dans son homélie, il est revenu sur les qualités de l’illustre disparu, s’interrogeant sur le jugement que Ndadaye porterait sur les Burundais s’il revenait à la vie. Il a donné conseil à ceux qui étaient à la messe de suivre le bon exemple de feu Melchior Ndadaye en matière de démocratie. L’on saura que la messe avait été rehaussée par le président de la République, Evariste Ndayishimiye et d’autres dignitaires de ce pays.

Les cérémonies se sont poursuivies à la place des martyrs où reposent feu Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs. Après le couple présidentiel, les invités ont déposé des gerbes de fleurs sur les tombes du président Melchior Ndadaye, du martyr inconnu et d’autres victimes qui étaient ses proches collaborateurs.

Comme d’habitude, les participants aux cérémonies ont écouté le discours qui avait été prononcé par le président Ndadaye au lendemain de sa victoire, le 02 juin 1993.

De son côté, l’association A.C. Génocide Cirimoso organise une semaine d’information et de réflexion sur le génocide. Cette année, et pour la première fois en 27 ans, les autorités politiques de Gitega ont empêché l’association de lutte contre le génocide de se rendre au site mémorial de Kwibubu, dans la commune de Giheta, province de Gitega, où reposent une centaine d’élèves et enseignants tutsi, tués juste à l’annonce de l’assassinat du président Melchior Ndadaye.

Alors que l’association AC Génocide – Cirimoso et l’association pour la réconciliation et la gestion des mémoires des blessés venaient de lancer un communiqué à l’intention de l’opinion nationale et internationale informant qu’elles travaillaient sur les derniers préparatifs des cérémonies pour commémorer le 27ème anniversaire du génocide qui a emporté des élèves tutsi et des enseignants du lycée de Kibimba, une communication téléphonique du gouverneur de la province de Gitega, a informé que ces cérémonies de commémoration sont, en l’état actuel des choses, interdites pour des raisons de sécurité.

Les deux associations rappellent que chaque personne humaine a le droit de s’acquitter du devoir de mémoire et regrettent que ce droit leur ait été refusé. Pourtant, rappellent-elles, les cérémonies interdites concernent, non seulement les victimes fauchées par le génocide déclenché le 21 octobre 1993, mais aussi les victimes des crimes de guerre et d’autres crimes contre l’humanité, souvent commis dans le sillage du génocide.

Elles trouvent que le site mémorial de Kibimba, au lieu-dit Kwibubu, est un lieu profondément symbolique pour le public burundais en général et pour les survivants du génocide, les parents des victimes, les associations des victimes ainsi que leurs amis et sympathisants. Aussi, elles dénoncent la partialité et la discrimination en matière de commémoration.

Rappelons enfin que le site mémorial de Kibimba, au lieu-dit Kwibubu, est érigé sur la RN2 dans la commune de Giheta de la province Gitega, commune d’origine du Président Evariste Ndayishimiye.

Un membre du parti CNL arrêté dans la province de Gitega

Gitega, le 20 octobre 2020 (COSOME).  Dieudonné Havyarimana, membre du parti CNL, a été arrêté ce 18 octobre 2020 par des jeunes du parti CNDD-FDD, accusé d’avoir été absent sur sa colline de Rukoba, de la commune et province de Gitega pendant une période de 4 mois, d’où des doutes qu’il appartiendrait aux groupes armés.

Selon ses proches, il a été arrêté alors qu’il prenait un verre dans le voisinage. D’après des membres du CNL, cet homme avait été obligé de quitter son domicile et de chercher un travail dans la capitale économique Bujumbura pour avoir été persécuté pendant la dernière campagne électorale.

La police n’a pas été convaincue par les explications fournies, d’où l’idée de l’arrêter.

Des anciens dignitaires condamnés par la chambre criminelle de la Cour Suprême

Bujumbura, le 20 octobre 2020 (COSOME). La chambre criminelle de la cour suprême de Bujumbura vient de condamner une vingtaine de personnes accusées d’implication dans l’assassinat de l’ancien président Melchior Ndadaye. Les accusés sont répartis en deux groupes, selon la cour suprême de Bujumbura.

Le premier groupe est composé de 19 personnes qui sont accusées de l’attentat contre le chef de l’Eat, Melchior Ndadaye, l’attentat contre l’autorité de l’Etat et l’attentat tendant à porter massacres et dévastation. Ils sont condamnés à une peine de prison à perpétuité et au paiement d’une amende de 102 milliards de nos francs.

Parmi ces personnes, l’on cite notamment l’ancien président Pierre Buyoya, l’ancien vice-président Alphonse Marie Kadege, l’ancien ministre et ancien président du parti Uprona, Luc Rukingama, ainsi que d’autres dignitaires de l’administration et des forces de l’ordre, qui étaient aux affaires lors de l’assassinat de Melchior Ndadaye, le 21 octobre 1993.

Le deuxième groupe est composé de trois personnes qui sont poursuivies pour complicité des infractions ci-haut mentionnées. Elles ont été condamnées à 20 ans de prison. Il s’agit de Bernard Busokoza, ancien premier vice-président, le colonel Alphonse Mushwabure et le général Vincent Niyungeko, ancien ministre de la défense nationale. La cour suprême n’a retenu aucune charge contre l’ancien premier ministre Antoine Nduwayo.

Un effectif inquiétant des corps sans vie en moins d’un mois

Cibitoke, le 20 octobre 2020 (COSOME). Des sources sur place indiquent qu’au moins 16 cadavres ont été aperçus dans la rivière Rusizi, séparant le Burundi de la RDC ou sur ses bords depuis la première semaine de ce mois d’octobre. Ils ont été retrouvés dans la province de Cibitoke, au Nord-ouest du Burundi. Des habitants de cette entité administrative disent être terrifiés et demandent une enquête indépendante. Le gouverneur de Cibitoke, Carême Bizoza, déclare que les victimes n’ont pas été identifiées, mais rassure que la police a ouvert des enquêtes pour tirer au clair cette situation. Des habitants de cette contrée indiquent que  les corps sans vie  ont été aperçus aux pieds des collines de Rusiga et de Kaburantwa, dans la zone de Cibitoke, de la commune de Rugombo, respectivement sur les transversales VI, IX et X, ainsi qu’au pied de celle de Ndava, en zone de Ndava sur les transversales IV, V et VI dans la commune de Buganda.

Les récentes découvertes macabres remontent à samedi le 17 octobre 2020. Six corps (tous des hommes) en décomposition ont été repêchés dans la Rusizi, au niveau de la colline de Ndava. Ils flottaient sur la rivière, selon des témoins oculaires. Des habitants sur place indiquent que c’est devenu une routine car chaque fois qu’ils surveillent, ils y trouvent de nouveaux corps. Et d’ajouter que ce qui s’est passé samedi dernier ne s’était jamais produit avant. Six corps ont été charriés par la rivière en même temps. Comme d’habitude, les autorités administratives et policières ont intimé l’ordre de les enterrer immédiatement. Depuis le début du mois, ils ont  déjà compté au moins 16 cadavres.

Selon une source policière sous couvert d’anonymat, le nombre de cadavres serait de loin supérieur à celui rapporté par des riverains. Et selon elle, en patrouilles dans la vallée, ils aperçoivent souvent des corps au bord de la rivière. Et manu militari, ils reçoivent de  l’ordre de les pousser dans l’eau pour qu’ils soient hors de vue. Des habitants de Rugombo et de Buganda disent vivre dans la peur panique et demandent une enquête indépendante. Ils ajoutent être « surpris par le silence des autorités provinciales ». Le gouverneur de province de Cibitoke confirme avoir entendu que des découvertes macabres ont récemment eu lieu.

Carême Bizoza rassure que les victimes ne sont pas originaires de sa province, encore moins des Burundais. Et d’ajouter, « On donne l’ordre de les enterrer car des corps en décomposition peuvent contaminer les habitants proches de la rivière ».

Une surpopulation carcérale qui inquiète

Rumonge, le 19 octobre 2020 (COSOME).  Le cachot du commissariat provincial de la police de Rumonge héberge plus de 90 personnes alors que sa capacité d’accueil est de 30 seulement.

Selon nos sources sur places, le cachot ne dispose pas de sanitaires ni de l’électricité, d’où elles qualifient de ‘’détention inhumaine’’. Les locataires de ce cachot sont des ressortissants des communes de Bugarama, de Buyengero, de Burambi, de Muhuta et de Rumonge.

D’après les mêmes sources, ils sont tellement nombreux qu’il est presque impossible de pouvoir s’assoir. La plupart sont des militants du CNL qui ont été arrêtés dans les différentes communes de la province de Rumonge. L’opinion se souvient des mêmes conditions de détentions des agents du FNL en 2008 au chef-lieu de la province Mwaro où plus de 50 personnes avaient passé plus de trois semaines dans un demi-container.

La même source indique que les détenus peuvent passer un mois ou deux sans se présenter devant le juge de confirmation alors que selon le code pénal burundais, un détenu ne dépasse pas deux semaines dans un cachot de la police.

Les proches des détenus demandent au parquet d’accélérer les procédures afin que les dossiers soient clôturés.

La commission d’enquête des nations Unies fustigée par le Président de l’Assemblée Nationale burundaise

Rumonge, le 17 octobre 2020 (COSOME). Ce vendredi 16 octobre 2020, la  CVR (Commission Vérité et Réconciliation) était dans la province de Rumonge (Sud-ouest du Burundi) où elle a présenté les résultats de six semaines d’exhumation des restes des personnes tuées en 1972. Le président de l’Assemblée Nationale, Daniel Gélase Ndabirabe, avait tenu à être présent lors de ces travaux.

En définitive, 1221 ossements ont été exhumés dans la seule commune de Rumonge et la commission dirigée par Pierre-Claver Ndayicariye compte chercher des ossements dans d’autres communes de cette province. A cette occasion, le président de l’assemblée nationale a pris la parole où il a critiqué les travaux de la commission d’enquêtes des Nations unies.

Pour lui, « Il y a quelqu’un qui s’est rendu très populaire,…il s’appelle Doudou Diène, il ne cesse de répéter que les droits humains ne sont pas respectés au Burundi… voilà des ossements là-bas, pourquoi il n’est jamais venu demander de quoi il s’agit ? Cela signifie que ce qu’il raconte n’a rien à voir avec les droits de l’homme. S’il s’agissait de droits humains, il se serait déjà présenté car ça fait longtemps que la commission travaille et montre des restes humains. Je ne les ai jamais vus écrire que la tragédie s’est aussi abattue sur le Burundi. Qu’ils nous confirment seulement qu’ils font la politique, le respect des droits humains, on va s’en charger au Burundi », … « L’ONU a échoué, ils n’ont rien à nous apprendre ».

L’on sent que le président de l’assemblée nationale critiquait fort la commission Doudou Diène, d’où l’on peut affirmer, sans risques de se tromper, qu’il a mal accueilli le prolongement de son mandat d’une année encore. Les autorités burundaises ne comprennent pas pourquoi elle sort toujours des rapports alors que ladite commission n’a pas le droit de mettre les pieds au Burundi. C’est ce qui pousse le représentant du Burundi auprès de Genève, Rénovat Tabu, à les qualifier de fantaisistes.

La CVR compte continuer le travail dans la commune de Vugizo, de la province de Makamba.