Le député Fabien Banciryanino passe sa première nuit en prison

Bujumbura, le 09 octobre 2020 (COSOME). L’ancien député Banciryanino a été transféré dans une prison non encore communiquée à la soirée de ce jeudi 08 octobre 2020. C’est le parquet de Ntahangwa qui a décidé sa détention « préventive » après plusieurs heures d’interrogatoire, il est accusé de participation à des bandes armées, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de dénonciation calomnieuse.

Il était vers 10 h 30 de ce 08 octobre 2020 quand l’ancien député Fabien Banciryanino, à bord d’un camion de la police nationale, escorté par quatre policiers, est arrivé au parquet de la République de Ntahangwa, devant une foule curieuse de connaître son sort. Tout comme les autres détenus, il a été placé dans une petite cellule pour y rester pendant plusieurs heures. Ce n’est que vers 15h 25 que l’ancien député Fabien Banciryanino, apparemment épuisé et escorté par deux policiers, a salué une foule de gens venus assister à son audition. Il a été entendu par un juge du parquet de la République de Ntahangwa pendant plus de trois heures.

Les journalistes qui étaient sur les lieux n’ont pas été autorisés de suivre son audition. Vers 19 hoo, il a été transféré dans l’un des établissements pénitentiaires non encore connu. Il était accompagné par deux avocats. Ces derniers n’ont pas voulu s’exprimer à la presse après l’audience. Cet ancien député avait été arrêté le vendredi 02 octobre 2020 à son domicile sis en zone Ngagara, commune urbaine de Ntahangwa,  et détenu au bureau spécial de recherche.

Et dans la même démarche, l’honorable Fabien Banciryanino a dressé le 07 octobre 2020 une correspondance au président de la commission nationale  indépendante des droits de l’homme (CNIDH) ayant pour objet l’information et l’appel au secours. A travers cette correspondance, il a informé la commission qu’il a été arrêté en date du 02 octobre 2020 et conduit manu militari au cachot du bureau spécial de recherche sans aucun mandat ni un quelconque autre titre d’arrestation.

Dans cette correspondance, l’on peut lire dans son interrogatoire, ces accusations portent sur les propos qu’il a tenus à l’occasion de ses interventions dans les sessions de l’assemblée nationale en sa qualité de député au cours de la législature 2015-2020. Selon lui, c’est donc sur base de ses interventions dans les sessions de l’assemblée nationale qu’il est poursuivi pour avoir tenu des propos diffamatoires à l’endroit du chef (Article 267 du code pénale ) et de « attentat et complots contre le personne du chef de l’Etat (Article 605 du code pénal).

Fabien Banciryanino reconnait avoir fait des interventions dans bon nombre de sessions de l’assemblée nationale mais qui sont loin de constituer des infractions contre qui que ce soit, surtout pas du chef de l’Etat à qui il doit tous les respects liés à ses hautes fonctions. L’ancien député Fabien Banciryanino dit qu’au terme des articles 41 et 155 de la constitution de la République du Burundi et 13 du règlement d’ordre intérieur de l’assemblée nationale, l’ancien député ne peut être poursuivi pour les propos tenu en session parlementaire, sauf en cas de flagrance, auquel cas une certaine procédure doit être respectée.

L’ancien député Fabien Banciryanino affirme qu’il est visible que tous ces tracas sont dus à des correspondances qu’il a adressées respectivement au ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire, au maire de la ville de Bujumbura et au commissaire général de la police judiciaire.

L’objet était de leur demander de l’aider, chacun en ce qui le concerne, à démentir les propos dommageables d’un certain Arthur Bizabishaka « journaliste » de Burundi Bwacu online et diffusé via YouTube qu’il a tenu à son endroit dans ses audios  du 28 septembre 2020. Au lieu de recevoir une suite favorable à sa requête, il a été arrêté quelques heures seulement du moment prévu pour recevoir les journalistes invités à cet effet.

L’ancien député Fabien Banciryanino demande au président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme d’user de ses prérogatives et mission et lui demande son implication dans la conduite de l’instruction de ce dossier qui, selon lui, ne respecte pas la loi, ce qui aboutit au résultat de bafouer ses droits les plus élémentaires.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*