Nouvelle règlementation controversée des heures de bistrot en province de Mwaro

Mwaro(Centre-ouest du Burundi), le 12 août 2014(COSOME)- L’arrêté numéro 1 du 10 juin 2014, dernièrement sorti par la première Vice-présidence de la République continue à faire des remous dans les milieux des vendeurs et des consommateurs de boissons alcoolisées qui doivent s’abstenir d’ouvrir ou de donner à boire aux clients avant la fin de l’après-midi des jours ouvrables.

La règlementation est entrée en vigueur au débuté du mois de juillet 2014 au niveau national et a aussitôt donné lieu à des contestations d’ordre économique et juridique un peu partout dans le pays.

L’application de cet arrêté est très difficile au regard des divergences dans l’interprétation selon qu’on a affaire à une autorité administrative locale ou à la justice.

Si on arrête les contrevenants et que les dossiers sont transmis en justice, la libération s’en suit immédiatement, selon l’administrateur de la Commune de Kayokwe, Mme Sylvie NIZIGIYIMANA.

D’après un Magistrat du Tribunal de Grande Instance à Mwaro, GATAVU Alexandre, réagissant à l’intervention de l’administrateur communal de Kayokwe, la question constitue une matière « très vaste » pour pouvoir expliquer et se faire comprendre.

Pour d’autres, le problème se oppose au niveau de la perception des taxes car, pour la plupart des communes de la province de Mwaro, le gros des recettes communales provient des taxes perçues dans le commerce des boissons, surtout celles localement fabriquées et vendues les jours du marché, a expliqué, de son côté, l’administrateur de la commune Bisoro, Mme Perpétue NTIRAKITRWA.

L’autre problème se pose au niveau des commerçants des boissons qui se lamentent comme quoi ils n’auront pas assez de temps pour exercer leur métier et ainsi réaliser des bénéfices escomptés afin de pouvoir payer les taxes communales sans inquiétudes.

Au niveau du Ministère de l’Intérieur, par le biais du Directeur Général ayant en charge l’Administration du territoire, Monsieur Térence MBONABUCA ,on exhorte l’Administration communale à se servir de l’Article 5 de cet arrêté qui autorise l’Administrateur communal à modifier, par décision écrite, les heures règlementaires d’ouverture et de fermeture des débits de boissons, restaurants et autres établissements analogues.

L’administrateur peut, en outre, prendre par écrit une décision de fermeture d’un établissement pour un temps strictement limité au rétablissement de l’ordre public.

Dans tous les cas, la décision prise doit être communiquée par écrit, dans un délai n’excédent pas 3 jours, au Gouverneur de province qui peut l’annuler ou suspendre l’initiative ou sur recours de la personne intéressée.

Depuis la mise en place de cet arrêté, on assiste à une chasse à l’homme organisée par la police et l’administration locale pour arrêter les contrevenants constitués de commerçants, d’une part, et de clients d’autre part.

J.H.