La mauvaise gouvernance rattrape les mauvais gouvernants

La mauvaise gouvernance observée au Burundi n’épargne pas les mauvais gouvernants

A ne considérer que quelques actions du président de la République menées dans le sens de la lutte contre la corruption et les malversations économiques, il y a lieu de se rendre compte que les mauvais gouvernants ne passent pas leur plus beaux jours.

Les administrateurs communaux sont la cible du président Evariste Ndayishimiye qui ne cesse de les réprimander et d’exiger leurs remplacements séance tenante. Les exemples les plus frappant sont ceux des administrateurs communaux de Rumonge, Bururi et Burabi a qui s’ajoutent les cas les plus récents de Busoni en province Kirundo, Dismas Nsavyimana, , de Kayanza, Gilbert Nyandwi, et de Mukaza, Rénovat Sindayihebura. IWACU Burundi @iwacuinfo   parle d’un coup de balais dans l’administration communale.

 

A la veille des élections de 2025 le leadership du CNL se divise

Deux ans avant les élections de 2025, on commence à en en sentir de toutes les odeurs.

Le découpage administratif en vertu de la loi n°1/05 du 16 mars 2023 portant détermination et délimitation des provinces, des communes, des zones, des collines et/ou quartiers de la République du Burundi devra avoir des répercussions sur la stabilité des partis politiques dues au positionnement des militants pour accéder à des positions utiles sur les listes électorales.

Le parti CNL dirigé par légendaire président et représentant légal Agathon Rwasa, connaît déjà de graves difficultés au niveau du leadership. Dix députés venant à peine d’être suspendus par la décision du Président Agathon Rwasa qu’à leurs tour ils le démettent de ses fonctions de la présidence et de la représentation légale du parti. Le Secrétaire général du parti qui sevrait prendre la relève en attendant le choix du nouveau président s y refuse et déclare rester favorable au président du parti.

Jusqu’ici le Ministère qui a la gestion des partis politique dans ses attribution semble privilégier la partie dissidente. Ceci pourra une fois de plus occasionner le morcellement et la fragilisation du CNL a la veille des prochaines élections.

L’espace de travail de la société civile et des media se rétrécit de plus en plus au Burundi

Le Burundi s’enfonce d’avantage dans l’irrespect des droits et libertés publiques et individuelles

Au cours du premier trimestre de 2023, le Burundi marque encore un pas en arrière sur le plan du respect des droits de l’homme.

La détention des cinq défenseurs des droits de l’homme Sonia Ndikumasabo, Prosper Runyange, Sylvana Inamahoro, Audace Havyarimana et Marie Emerusabe constituent une entorse grave à l’exercice du travail des DDH Burundais. Les charges objets de leurs poursuites sont graves et fallacieuses pour des défenseurs qui ne faisaient que leurs travail.

Collaborer avec une organisation étrangère ayant travaillé au Burundi, qui a décidé de son propre chef de quitter le Burundi pour des raisons réelles et évidentes qu’elle a officiellement annoncé ne pourrait en rien constituer une infraction. Bien plus, le Burundi n’accuse rien à Avocats Sans Frontières qui a rendu de loyaux services au Burundi pendant plus de 20 ans. Une organisation qui s’est battu pour les droits des détenus accusés de participation à de bandes armées, qui sont actuellement au commandes du pays.

Pour Human Right Whatch, « L’arrestation des cinq défenseurs des droits humains et les graves accusations portées à leur encontre témoignent d’une détérioration du contexte dans lequel évolue la société civile indépendante au Burundi … si travailler en partenariat avec des organisations internationales ou recevoir des fonds de leur part sont désormais considérés comme des infractions pénales et une menace pour la sécurité de l’État, le peu d’espace qui restait à la société civile pour travailler au Burundi disparaitra. »[1],https://www.hrw.org/fr/news/2023/03/14/burundi-liberez-cinq-defenseurs-des-droits-humains

La condamnation de la journaliste Floriane Irangabiye de la Radio Igicaniro est également un signe de rétrécissement de l’espace de travail des media et des journalistes. Accusée d’avoir été vu en présence du Président Kagame du Rwanda. Dans son point de presse du 14 février 2023, Human Right Watch demande la libération de cette journaliste condamnée dans un procès politisé qui viole la liberté d’expression.

C’est aussi et surtout un avertissement clair à l’endroit de la centaine de  journalistes en exil. Mettre le pied au Burundi est une infraction et une voie vers la prison.

C’est aussi et surtout un signal au monde que le CNDD-FDD suit et suivra les orientation du défunt Guide Suprême du Patriotisme. La tentative de putsch du 13 mai 2015 est une tâche indélébile que tout auteur, présumé auteur, complice réel ou supposé devra en payer le prix à vie.

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